Hiroshima mon amour
Le sous-marin comme un épreuve
Reviendra pour macérér
Ma coque
Mes sonars surchauffés indiquent
Que l’offense est russe
Je suis prêt
Mes missiles fusent, guidés par des puces
Et la colère déchainée partout sans répit
Galvanise ma langueur hérissée
Comment galvauder cette déferlante de détonations
Lorsque le coeur me lâche
J’ai au bout des doigts cette démangeaison
D’appuyer sur le détonateur
De guerre lasse
Cet art de l’anéantissement me deservira-t-il?
Lorsque sans effort j’aurai éliminé l’humanité
Que restera-t-il de moi?
Consigné à la post-histoire je questionnerai
La terre vidée de ses unités carbones
Sans eux je ne saurais vivre
Pourtant la solution finale m’attire
À chaque offense russe le bout du doigt
Me démange comme de raison
Je suis tenté par l’esbroufe entéléchique
Offerte par l’arme nucléaire
Et je me répète
Hiroshima mon amour
Hiroshima mon amour
La proximité langoureuse de nos débats enfiévrés me hante
et m’enferme
Comment délasser tout mes fantasmes déçus sans tout détruire?
Lorsque la tentation entéléchique m’enivre tant par ses rêves nouveaux
Comment résister?
Si seulement dans le silô on avait installé un bouton de tendresse
À côté du commutateur d’apocalypse, je serais rassuré.
Je pourrais décharger mes déceptions dans une mécanique sucrée
Les bombes deviendraient des pinatas pleines de bonbons
Et tout serait simple.
Mes poils de barbe s’hérissent, tant mon âme se cabre, harassée par
cette question
Puis mon téléphone sonne
C’est mon père
C’est ma mère
C’est mon amante
C’est mon amie
Je lui parle de mes démangeaisons et je réalise que le bouton que je souhaitais
Existe
Il me suffisait d’avoir le courage
De me tourner vers ceux que j’aime
Et de me confier.
Ce que je fais, par médium oblique aujourd’hui.
Merci de me lire.