Pour Simon
en hommage
de ses amours
imparfaits
Une vengeance du désir
Par Gui
L’océan du désir s’était refermé comme une huitre
Le poids de la vie quotidienne, ses déceptions comme ses appâts
pesaient trop lourd.
Le réceptacle de toute l’énergie de mon corps se
trouvait privé de feu.
Et avec lui toute mon âme s’en allait à la dérive.
Mais d’un regard cette femme que personne ne regarderait deux fois
avait allumé mes reins.
Son désir était de feu.
Des vagues et des vagues sans fin.
La puissance.
Le sourire quasiment arrogant dans son regard dansait sans fin.
Une invitation irrésistible
Est-ce qu’elle m’avait lancé cette invitation pour se venger de son mari?
Sexuellement?
Peu importe
C’était trop tard
Elle m’avait…mat…. et matte…. Pieds et poings liés.
J’étais cuit
Je voulais absolument connaître le tonnerre
Me griser de son toucher
==============================
La braguette décachetée, le chandail par terre, ses seins comme des montagnes qui frémissent sur le vent, parfaits comme un vallon ennuagé à escalader au milieu d’un royaume de peau satinée.
Elle voulait se jeter sur moi, féline comme mille tigresses.
Mais elle se contentait de m’embrasser avec ses lèvres de feu.
J’étais le réceptacle de sa passion débridée.
Chaque gramme de contact me redonnait vie.
Ses mains se posèrent sur moi, frémissantes et attentionnées, mais je sentais qu’à tout moment tout pouvait chavirer.
Le volcan était plein d’une lave chaude qu’elle me transmettait par sa langue, fusionnant avec la mienne.
Mon sang se tournait, peu à peu en gazoline inflammable, je ne trouvais pas le lit. Nous roulions enlacés sur la moquette sale.
Le Ramadan était vraiment trop cheap….
Mais, la flamme ardente de ma partenaire transformait notre repère en poème violent et trop beau pour les mots.
C’était absurde.
Nulle dissonance n’existait entre nous pourtant.
Elle voulait enlever son pantalon, mais nous étions englués par le regard comme deux enfants qui refusent de quitter la cour d’école
Puis elle trouva enfin le premier bouton du vêtement, et enfin nous nous déliâmes.
Elle riait, comme une folle, comme une déesse de désir, comme….
La Mienne.
Ensemble nous sans le savoir nous nous étions reliés à toutes les personnes que nous avions rencontrées avant.
Elle glissa sa main entre mes jambes.
Le souvenir de cette étudiante aux collants jaunes s’éveilla à son toucher.
Elle m’avait dérobé à ma vie vingt ans plus tôt pour défouler son désir
J’avais résisté de toutes mes forces
Et pourtant
Chaque caresse que ma partenaire me prodiguait effaçait peu à peu ce souvenir
Imprimant en silence une vérité nouvelle en moi
Comme une libération
Toute cette course folle de désir que j’avais vécue prenait fin aujourd’hui
Les blowjobs à 50 dollars,
les étudiantes qui vendaient leurs services sur MIRC,
les danseuse nues amatrices de Michel Tremblay
qui m’avaient caressées si tendrement,
les chanteuses de rock maquillées et paumées
que j’embrassais pour consoler le désert
caché sous leur masque de beauté,
les intervenantes du CSSS mi-muses
qui cherchaient à m’aimer
en me forgeant à leur image
par défaut de tendresse
et pourtant si molles et tendres….
Toutes s’effaçaient à son contact.
Même ma dernière erreur
cette enseignante de l’école Carillon,
que j’avais aimée
en secret pendant des années.
==============================
Le toucher vivifiant de ses seins me nourrissait comme un nouveau-né.
Et rien ne comptait plus que son regard
Que son besoin
Elle était violoniste
et moi archet,
Et la mélodie de nos corps enlacées
était parfaite et baroque à la fois.
Je me gorgeais de son sexe
En pensant que tout en elle
Respirait les contradictions féminines
Incarnées dans cette décharge violente
Qui me remplissait
Et qui pourtant était encore contenue
Des gammes elle pouvait jouer de moi
dans toutes les cordes,
Toutes les mélodies du monde
Tendres comme violentes.
Calculatrices comme spontanées
Douces comme caractérielles.
Elle me poussait dans le mur
En continuant de me caresser,
Sachant chaque fois
Comment tromper
la décharge de mon plaisir
Nous luttions sans merci
Sur le mur,
Sur la commode,
Sur le divan sur le lit
Puis enfin
Nous nous sommes rendus à l’évidence.
Il fallait bien nous unir
Pendant toute la nuit
Nous avons traversé
Des romans chargés de caresses
Nous avons écrit en prose,
En vers, en détresse
Et chaque fois nous
nous sommes emplis de l’autre
Émerveillés et satisfaits
Ma déesse avait trouvé son repos
Et nous nous sommes assoupis
Puis le matin vint et nous nous sommes réveillés
Dans un motel miteux de la rue Wellington Nord
Je me suis rhabillé
Je savais que peut importait
ce qu’elle déciderait
Ma vie ne serait plus jamais la même
J’ai ramassé mon livre
l’Amour Monstre de Pauwels
J’ai attendu son réveil
C’était dimanche
En dessous de nous, autour de nous,
Tout le monde couvait son vin
Pendant que nous couvions notre passion
Ses yeux s’allumèrent.
Nos regards perdus dans le vague
Focalisèrent
Miroir sans limite de nos intellects
Mariés par la chair
Elle ne parlait pas
Je sentais qu’elle se souvenait
De ce partenaire abandonné à la maison.
Le doute pointait partout sur elle.
Je ne voulais jamais qu’elle ne sombre
Je préférais la solitude
Tout plutôt qu’elle soit malheureuse
Alors j’ai assenti du chef
J’ai enfilé mon blazer
Et j’ai poussé la porte
Mais elle me saisit la main
Et alors j’ai connu
Le plus dur sentiment
Et le plus vrai.
Je suis contente que tu ais mis ce texte sur ton blogue. Très bien écrit….