J’amenderais la sentence proposée ainsi ; l’argot, comme la philosophie, comme le théatre classique, comme la poésie, comme la biologique, comme le marketing, sont des réservoirs de mots biscornus et intarissables.
La langue se réinvente chaque jour sous le polissage de nos intentions diverses, codifées et informelles.
L’immobilité ontologique de la langue est une coquecigrue monumentale qui a, comme notion au mieux une valeur pédagogique.
La langue scientifique et le niveau soutenu de langage soutenu craquent lorsqu’elle sont déifiées au point d’étouffer la langue populaire.
C’est une vilaine pimpesouée qui réduit l’amplitude de notre intelligence au point où nous sommes réduits à la créativité du crapoussin.
Le scientiste qui prétend mieux communiquer lorsqu’il impose à tous sont langage métropolite et impérialiste parisien est une niguedouille qui assaille notre hostie de liberté. Faque parle comme tu veux…invente. Sois-statuesque et statutaire.
Réponds-lui : Nenain!
Soit Molière et Michel Tremblay en même temps ou soit nul d’entre eux.
Sois poète avec les mots que tu veux.
Que ce soit caca ou achiral ou adduit importe peu.
Sujet-verbe complément, c’est un jeu. Ou sinon, contracte toute.
Pu d’raison d’refuser la contraction, bande de wannabe d’Paris!
Ou bedon compte les syllabes…nan…trop dur.
Ou bedon crée des doubles sens, pétarade, mitraille, multiplie….
Ou bedon écrire sans restreindre ton esprit…automatiquement….
Joue, joue avec ces règles, ces contraintes, ces différentes façons de parler.
C’est, comme le dit Laborit, une fuite, une sublimation de ton impuissance et peut-être, selon les mots de Kropotkine et de Proudhon, une réappropriation.