Arrêté dans le temps,
Naufragé sur le divan
Tout tourne et tout dérape
J’ai mille idées dans ma tête
Rassemblées en bloc
Comme un banc
Ces idées voyagent en paquet
À une vitesse fantastique
Leur terrain de chasse est la page
Elles envahissent tous mes afféages
Mentaux
Ces prédatrices rationnelles investissent
toutes les nuances
tous les truismes
Jusqu’à tuer toutes mes empathies
Sous le coup de leurs bec
Mon entendement perd toute amplitude
Mes sentences s’enflent
Et ma pluie de mots perd
Toute délicatesse,
Toute caresse
Mes palourdes mentales deviennent
De plus en plus massives
De connotations
Ces bancs d’idée,
J’ambitionne leur reddition
En secret je me questionne,
que vienne l’abréaction
Mon plan prend forme
Comment faire
Pour mettre fin à leur insidieuse sédition
Et ainsi me soustraire à leurs normes?
Je caresse le dessein d’en faire mes servantes
Et pour toujours, dans le matin, me jouer d’elles
Les cultiver, les mette en pot, en faire des acanthes
Belles, vivaces et vivifiantes
Alors,
Arrêté dans le temps
Naufragé sur le divan
J’ai trouvé le silence
Et les poèmes sont devenus sereins