« Comme il était en route et approchait de Damas, une lumière venant
du ciel l’enveloppa soudain de sa clarté. Il tomba par terre, […] »
Actes des apôtres, chapitre 9, verset 3
Tomber en désamour était un risque constant, une crevasse facile, un piège.
Pourquoi?
Parce que Paul, obsédé par la chasse de ses proies, avait perdu le sens de la perspective.
Il ne réalisait pas l’étendue des opportunités que le monde lui offrait.
Comme un ogre affamé, il s’était jeté sur son dernier chrétien comme un déchainé.
Il s’était laissé consumer par la haine.
Mais le monde, lui, ne l’avait pas oublié.
Il continuait sa course rotonde.
L’ovoïde lui offrait la multitude de ses fruits.
Il foulait chaque jour la croûte fertile de la terre.
Cette mère généreuse lui offrait une abondance d’opportunités.
Il suffisait qu’il lève la tête.
Lorsque Paul tomba de son cheval, il gronda. Il n’avait pas encore réalisé que cet accident lui promettait.
C’est là le paradoxe de notre nature.
Nous résistons au changement alors que la vie nous insatisfait, nous refusons tout ce qui n’est pas nous, nous résistons.
Pendant ce temps, là tout près, une nouvelle opportunité d’apprendre et de grandir existe.
Mais nous craignons l’épreuve.
Nous craignons ce moment ou nous serons vulnérables, ou le tout s’installe.
Nous anticipons dans la terrer ce saut ou le succès n’est pas garanti.
Et nous nous accrochons à nos béquilles.
Ces prothèses qui nous ont bien servi et qui sont confortables.
J’en suis là.
Je résiste encore, je dis encore non, j’ai peur
Mais je réalise que le soleil est devant moi
Que tout va bien.
Et je souris
Je suis positif
Je m’ouvre à moi-même.
Je m’apprécie