»Donne ta pleine mesure, accumule une réserve de sens dans un seul mot-grenier. Façonne là à rebours de toute convention et accouche de tes contradictions. Laisse l’urgence et la tragédie fusionner avec le calme. Laisse-toi aveugler par la beauté et passionne toi pour la vérité. Et surtout, nomme ta réserve, nomme-la: amour… »
-Ruslan Havel, Les mortifications de soi
Liminaire
Pieds nus sur le parvis de la Liberté,
J’hésite
Coeur nu sur l’autel de son regard,
Je fige
Ai-je assez travaillé pour La rejoindre?
Ai-je assez souffert pour La goûter?
Loin d’Elle ma vie fut une danse violente
Loin d’Elle ma vie fut une interminable attente
Pourtant, inlassablement, j’ai marché vers Elle
Chaque épreuve L’a construite
Chaque chute m’affranchit
Chaque bravade L’a rappelée
Chaque balafre me souligne
Pourtant inlassablement j’ai marché vers Elle
Osant aimer
Sans lendemain
Sans limites
Osant transgresser
Sans filet
Sans fuir
Osant référer
À mes dons
À moi-même
Quand je passerai sous l’arche
Je pourrai enfin La connaître
Et conquérir ma victoire
Dormir une seule nuit sans lutte
Et me perdre dans Ses bras…