Une réflexion sur la notion de pauvreté
À la lecture de cet article du devoir je propose une réflexion sur la notion de pauvreté, sa définition, son histoire.
https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/615720/vers-une-definition-commune-de-la-pauvrete
Définir la pauvreté peut sembler banal, voir théorique. Cependant, comme nous venons de l’apprendre, une problématique mal identifiée, mal cernée ne peut pas accoucher d’une action concrète, d’une politique sociale, d’une mesure, d’une intervention. Elle ne pourra pas devenir un problème social reconnu puisque si le problème est mal défini ou mal compris, le processus de sensibilisation ou de mobilisation face au problème va achopper.
Le concept de pauvreté est intéressant parce qu’il possède son histoire. Dans l’évangile on dit : « Heureux les pauvres (…) » (Mathieu 5 : 12) Ce que je trouve intéressant dans l’article, c’est le questionnement présenté concernant la fin, l’objectif de la lutte contre la pauvreté. Quelle est la société que nous voulons construire?
Plusieurs articles que je lis parlent d’indicateurs économiques, de statistiques, de phénomènes sociaux de toutes sortes : itinérance, décrochage, violence conjugale. Des problématiques bien réelles qui ont des impacts concrets sur la vie des gens.
Une partie de moi se rebute à toutes ces statistiques. Comme il n’existe pas de savon 100% pur, je ne conçois pas de société avec un taux de décrochage de 0% ou tous les ménages de 4 enfants font plus de 60 000$ par année.
Est-ce que cela signifie que ces problèmes n’ont pas de solution, que ce ne sont pas des problèmes sociaux? Je ne crois pas. Par contre, je crois qu’une réflexion sur nos indicateurs est souhaitable.
Je comprends la nécessité d’une vision commune de la pauvreté qui puisse diriger les politiques publiques, je comprends que nous avons besoin de grands projets, de mesures à grande échelle. Mais attention, notre besoin de performance, d’efficacité, celui qui nous sert si bien, qui nous a enrichi, nous dessert aussi parfois.
Derrière le décrochage se cache une multitude d’histoire de vies, d’individus uniques et différents qui si on les met en boîte, deviendront décrocheurs, réduit là à un échec qui n’en est pas un. Ils ont fait leur secondaire en 6 ans, 7 ans etc. Dans notre désir de bien faire, pensons à eux en premier, apprenons à les connaître au-delà de leur vie scolaire, appréhendons avec eux les défis de la vie, acceptons leur rythme.
Ce que j’essaie de signaler, bien humblement, c’est que de lutter contre la pauvreté n’est pas seulement une question de revenu ou d’efficacité, c’est aussi une question d’éducation et de qualité de vie.
On peut améliorer la qualité de vie d’une personne sans augmenter son revenu, par l’éducation, en lui donnant accès à des ressources gratuites ou en établissant une solidarité d’entraide entre les personnes.
Nos politiques créent de l’exclusion, c’est inévitable. Toute politique, toute loi est prescriptive, elle autorise et interdit, c’est normal, c’est sa nature. En conséquence, les politiques sociales ne sauraient suffire à combattre la pauvreté par elles-mêmes.
Ce sont nos actions, notre façon d’entrer en relation qui créent de l’inclusion. Nos politiques nous en donnent les moyens, elles sont des véhicules puissants, la fondation matérielle de notre action, mais qui parfois perdent un peu de leur visage humain.
Donnons à Centraide, qui finance des organismes de toutes obédiences et d’approches multiples, humaines, humanistes.
C’est à nous de trouver dans l’application de ces mesures, mais surtout dans les craques du système les rapports humains qu’elles facilitent
Mais comment ? Dire bonjour, écouter quand on peut, se montrer ouvert, cultiver une vision positive de nos usagers, de nos clients, de toute personne en dépit de ses handicaps, difficultés ou ses antécédents.
Croire à la réhabilitation autant que possible, croire dans le pouvoir de l’individu de trouver une part d’autonomie. Nous avons tous besoin d’être reliés à une autre personne, d’être écoutés et reconnus, qu’on prenne soin de nous d’une façon ou d’une autre.
Nous pouvons le faire, un bonjour à la fois, un sourire, à la fois, une oreille à la foi.
Dans un monde où éradiquer 100 % de la pauvreté me semble impossible, parfois ce sera tout ce que je pourrai offrir.
Cela ne signifie pas que je sois indifférent à la souffrance de ces gens.
Bonne journée et merci de m’avoir lu.
G.