Pour la personne qui a fait ce cheminement fou :
de victime, à grande malade dans son psyché.
de codépendante à femme libre de s’exprimer
de femme ordinaire à femme spéciale
pas par sa beauté ou son charisme ou sa force
mais par sa connexion vraie avec elle-même.
Je t’admire.
Tu es un pilier
Un exemple.
Pour moi,
Mais tu me rappelles aussi notre devoir
Ouvrir la bonne porte à toutes celles comme toi.
Parce que le plus long voyage
commence par un simple pas.
Et la vraie richesse se trouve peut-être comme tu as dis
au bout :
soi…… libre dans le vaste monde.
===============================================
« Je trouve difficile d’accepter ce que tu as vécu. Je comprends que peut-être de ton côté il y a peut-être une fierté, mais j’aurai toujours de la misère avec ça. Je sais pas si je dois arrêter d’en parler ou pas.
Je ne sens pas que cette expérience t’a rendue meilleure. Au contraire, on dirait que ça t’a rendu moins emphatique, plus méchante, plus enragée. En même temps je comprends peut-être un peu. Moi-même, juste de m’imaginer dans les bras d’un de ces dudes, ça me remet tellement en question que j’aime pas ça, j’ai un haut le coeur.
Comment croire en quoi que ce soit si on peut marchander son intimité physique juste comme ça?
Et une fois qu’on est allé là? Ça fait quoi à notre coeur? Moi je me penserais capable de tout et cette croyance serait très dangereuse pour moi.
Je ferais des choses qui me feraient sombrer dans la pénombre.
J’ai un côté noir moi aussi et certaines expériences peuvent m’y entrainer.
Je suis un vieux moraliste à quelque part. Je suis triste de voir un métier qui peut faire autant de mal être passé d’une mère à une fille. Je suis frustré de voir comment un père a pu mettre autant d’idées destructrices et de blessures sur le corps, le coeur et dans la tête de quelqu’un d’aussi sensible que toi. Tu as reçu d’eux toute la motivation pour te vendre : l’argent, le plaisir le dédain de soi.
Ou bien tu as simplement eu besoin d’essayer pour te faire ton idée.
Ça t’appartient.
Pourtant ça me fait mal de penser toute la souffrance que peut cacher cette dynamique. Je sais, vous allez me dire que c’est bien vécu, que c’est un job, que c’est pour l’argent, le plaisir, name it. C’est possible. Mais moi je vivrais jamais bien ça. D’avoir reçu cette confidence, ce secret j’en aurais été révolté.
Je me serais tellement senti violé par ma mère là-dedans que ça se peut pas.
Je me serais senti enragé envers mon père aussi. Ce con qui dans le fond se calice de mon existence en tant que fille sauf pour mon corps, pour ses besoins à lui, pour ce qu’il apporte à son pénis de marde.
Et c’est pour ça que j’abuserais de mon corps de toutes les façons, que je voudrais l’asservir, l’avilir, le défoncer de bouffe, de sexe, d’alcool.
Et c’est pour ça que je voudrais effacer ma laideur dans des regards, des rêves, des conversations sur internet et des poèmes.
Mais je suis pas toi.
Et peut-être que dans le fond tout est bien ainsi.
Mais dans le fond de moi.
Ça me gratte.
Alors je le dépose sur la page ce matin,
Avant d’abandonner ma volonté à Dieu
Avant de disparaître dans l’horizon. »