Scène 7, La libération d’Auschwitz
Espace-temps »prime » région du camp d’Auschwitz 1940, une plaine de
fugue. Un vortex violacé au milieu d’un paysage cauchemardesque. Nulle végétation sur le sol, nul arbre, c’est une zone de guerre. Un groupe de rescapés du camp se dirigent péniblement vers le vortex. En arrière-plan un nuage de fumée verte et bleue couvre une bonne partie de l’horizon. Parmi les survivants Aurélien, Antoine et une femme majestueuse et chauve (Sophie) portant une jaquette de prisonnière soutiennent les malades et les aident à progresser vers le vortex. Ils progressent lentement. Antoine lève la tête et regarde vers l’arrière avec inquiétude.
Antoine-Merde….un tank et trois avions de combat s’approchent, nous sommes cuits…….
Sophie( mystérieusement)- Anaximandre arrive, la révélation arrive, celui qui connait les éléments n’a pas à subir les caprices du hasard……..
Aurélien-Belle rationalisation et après quand les gens se perdent dans les dédales infinis de questions, vous vous demandez pourquoi?……
Parfois Il n’y a pas d’autre réponse…..Je m’abandonne à Ta
Volonté……
Sophie (l’interrompant)- Voilà le Pape du surréalisme qui enlève le
péché du monstre!
Antoine-Un chapeau de gala? Une télécommande….quoi…les avions sont immobiles dans le ciel…et qui est-ce…Évelyne….what the? Elle vient de trancher le tank en deux d’un coup d’épée…..Et le mec vient de descendre les deux avions d’un coup de laser!!!!
Sophie-Des armes qui incarnent la rationalisation de la terreur mythique…. (Elle désigne les prisonniers) comme notre cauchemar……
Antoine- Elle est un peu abimé notre donzelle, tu comprends ce qu’elle chante?
Aurélien- Un peu, une critique de la technologie, un truc à la Tolkien, on construit de la technologie parce qu’on veut tout contrôler…..mais quand on contrôle tout on détruit tout ce qui n’est pas efficace…on détruit la vie même, on la condamne…mais on a plus pressant, allons…
(Ils s’approchent du Vortex, Ils se mettent à faire passer tout lesprisonniers dans le vortex, il sont seuls)
Antoine- Et maintenant quoi? Moi je ne partirai pas sans Évelyne
Sophie- Maintenant? L’eschatologie…ou l’entéléchie finale, selon votre pointe de vue. Tout se transformera, tout prendra sa forme ultime, un cycle prendra fin et un nouveau pourra commencer.
Aurélien- La fin du monde? Non…..c’est assurément un cauchemar digne de l’apocalypse, mais ce n’est pas la seconde venue…..
(Gulliver et Évelyne approchent du groupe d’Antoine, Gulliver leur fait signe de la main)
Gulliver- Oyez, oyez, gentilshommes et gente dame, inclinez-vous devant Évelyne Boisvert, championne d’escrime, libératrice d’Auschwitz et terreur de tous les fascistes et de tout les oppresseurs. Elle incarne la quintessence de la chevalerie et elle poursuit la plus noble quête qui soit… Et moi, Gulliver Lecomte, je suis son humble héraut…..
Sophie- Héraut du bonheur, héraut de l’Être réconcilié……
Gulliver- Sophie Boulanger!!!!!….que t’ont-ils fait?…….viens
ici!!!! (Gulliver la serre dans ses bras et part avec elle, laissant
Évelyne avec Aurélien et Antoine.)
Aurélien-Quel vieux fou! Évelyne il est très dangereux……!
Évelyne- Je sais, mais il m’aide à grandir. (Elle lui sourit
malicieusement) Et toi, es-tu moins dangereux?
Antoine- Non, mais c’est assez Évelyne! Tu es avec moi ou tu es avec lui?
Évelyne- Antoine. Je dois te le dire, ça ne fonctionne pas. Tu es un gentil garçon, mais nous ne voulons pas les mêmes choses. Je dois te laisser partir. S’il-te-plaît. Gulliver m’a dit que le portail te ramènera chez toi.
Antoine-Tu vas me quitter pour lui?
Évelyne- En fait non. (Elle dégaine son épée)
Antoine- D’accord! D’accord! Merde! D’accord pour l’instant, mais on se reparlera. (Il traverse le portail)
Évelyne- Aurélien.
Aurélien- Tu as bien choisi Évelyne, ne gâche pas tout.
Évelyne- Aurélien, tu as changé ma vie, tu as ouvert la porte des possibles. Avant toi je ne pensais pas pouvoir vivre ma foi. Il n’y a rien que je veuille plus que de te suivre et de voir ou cette recherche, cette énergie pourrait me conduire, mais je n’ai pas confiance. Ton Église me fait peur en même temps qu’elle me fascine, je ne veux pas perdre ma liberté. Pourrais-tu accepter que j’explore ma foi sans qu’elle devienne identique à la tienne?
Aurélien-Il ne sert à rien de discuter si tu n’es pas ouverte à La Vérité. Il n’est pas question d’une énergie : MON énergie TON énergie. Tout dépend en réalité de la seule présence qui vaille la peine. Cette présence est indiscutable et tu as vu son effet sur ses fidèles.
Évelyne- Ça me brise le cœur, mais je dois te demander de partir, je vais continuer mon voyage avec Gulliver et essayer de t’oublier.
Aurélien-Évelyne.
Évelyne-NON’ tu PARS, MAINTENANT! (Elle pleure)
Aurélien-De toute façon, rien de tout ceci existe vraiment. Tu es perdue Évelyne. J’ai essayé. (Il traverse le portail)
(Sophie et Gulliver s’approchent d’Évelyne, ils se tiennent la main, Évelyne semble d’une humeur morose et essuie ses larmes)
Évelyne- Bon! Est-ce qu’on va casser des posthumains.
Sophie- La tâche de Jean d’Arc est accomplie, elle doit maintenant s’immoler.
Gulliver- Le voyage fut merveilleux, mais il est terminé Évelyne, si tu ne retournes pas dans ton époque, cet univers dédoublé cessera d’exister, Sophie cessera d’exister et les posthumains continueront leurs abus.
Évelyne- Tu me manipules encore Gulliver! Je viens de briser leur briser le cœur et tu ne seras pas la pour t’occuper de moi?
Gulliver- Je t’aime Évelyne, mais il est impossible pour nous de passer plus de temps ensemble. Crois moi j’ai tout essayé, tout calculé et ceci est le meilleur scénario pour nous. (Il lui tend un sachet) je te donne cette Boussole temporelle, elle te permettra de détecter des anomalies. Il y a aussi un mot pour toi.
Évelyne- (lisant) Je suis Évelyne Boisvert. N’importe quoi!
Sophie- Un sacrifice est nécessaire, un sacrifice est toujours nécessaire. La chevalière possède tout ce qui est nécessaire. Elle ignore sa propre puissance mais apprendra à la maitriser.
Gulliver- Est-ce que tu m’aimes?
Évelyne-Je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas être seule. Il y a certaines choses qu’on ne peut faire seule. J’ai besoin de toi. C’est ça l’entente, on voyage ensemble, on grandit ensemble.
Gulliver-Mais tu ne veux pas que je m’approche trop…… Tu ne le vois pas, tu ne veux pas le voir, mais avec toi je suis comme Icare, tu es mon soleil, je ne suis pas capable de te dire non et je vais me brûler les ailes…… Le comprends-tu? J’aurais pu choisir n’importe quelle conflagration naturelle pour dédoubler les espaces-temps, mais quand j’ai réalisé que je pouvais altérer les choses et voyager avec toi, je n’ai pas pu résister…. Mais tu as raison, il est préférable que je ne m’approche pas trop. Ce n’est pas sain. C’est pour cette raison que j’ai prévu dès le départ de te rendre à ton époque, à ta vie, même si maintenant, la seule chose qui me fait peur, c’est de te dire adieu….. Adieu Évelyne, ne m’oublie pas si c’est en ton pouvoir..Mais surtout…VIS et apprécie la vie…… Maintenant, va, la cohésion du multivers dépend de ton retour
Évelyne-(en larmes) NON, VIENS avec moi Gulli. (Gulliver la regarde durement, presque en colère) NON, tu VIENS avec moi…ALLEZ VIENS.
(Gulliver sort une montre et appuie sur un bouton, Évelyne reste figée sur place, immobile)
Gulliver- Tu veux voir en moi en sage, un être hors de l’ordinaire,mais je ne suis qu’un voyageur égaré et solitaire. Tu veux que je t’aide à grandir, à choisir le meilleur, à savoir quand lâcher-prise,quoi choisir et quoi laisser-tomber, quoi oublier. Mais en fait je suis comme toi tu sais, je t’ai emmené avec moi parce qu’au moment fatidique ou j’allais enfin atteindre le but de ma quête, j’ai eu peur du changement. Je voudrais tout avoir, Sophie, toi et l’espace-temps entier comme terrain de jeu et ne rien avoir à sacrifier. Je me suis menti, un peu, mais je sais que je dois choisir. En fait non, j’ai déjà choisi. J’ai le cœur gros, tu me manques déjà.
(Gulliver prend Évelyne par les épaule, lui embrasse le font, puis la prend dans ses bras et la dépose dans le vortex, elle disparait, ensuite Sophie s’approche de Gulliver et lui met une main sur l’épaule)
Sophie-Le poète du religieux croit toujours à l’impossible, jamais au possible. Le séducteur ne croit jamais à sa propre sincérité. Mais moi Philo Sophie je crois à l’infinie diversité de l’être, abandonne toi à ses potentialités de création, de renouvellement et tu vivras. Le temps est ton allié père.
Gulliver-Ouf! Sophie! Il faudra qu’on ait une conversation sur le tragique et la vraie vie. (Il réfléchit, son visage s’illumine) Le temps est mon allié? Oui!!!! (Il rit) OUI! Partons Sophie ensemble nous débarrasserons le monde des post-humains et nous rétablirons l’équilibre et ça ne sera que le début d’une nouvelle aventure! Avec le temps comme allié rien n’est impossible…..!!!!!!
FIN