Pisse Dru, un voyage à Tel Aviv
J’ai atterri à Tel Aviv un 7 avril. C’était propre en estie, j’étais ben, je pensais rester là sur la plage. Profiter du soleil, me relaxer. Rester dans le monde occidental qui a été transplanté directement au milieu du Moyen-Âge de tout cette gang de barbares. Mais ce n’est pas ça qui est arrivé. Me suis écrasé pendant un bout, le soleil était bon. Je sentais les vagues de la mer roucouler dans mon oreille, me calmer. J’étais bien, j’étais heureux.
Je ne pensais plus à mon futur, à quel emploi occuper, à quelle formation faire pour rester moi-même à quelle façon de garder un espace pour ma créativité, pour être libre et riche, pour rêver et pour regarder les nuages qui formaient des architectures sans nom qui m’émerveillaient tant. Tout cela était constamment menacé par la vie humaine, tout cela constamment était menacé par le fait qu’il allait falloir travailler, consacrer du temps à l’autre, consacrer du temps à être ce qu’on attend de moi. Le regard de l’autre et le regard de ce système qui n’est pas moi me grugeaient de stress sans arrêt. Je me sentais constamment incapable de m’y accrocher. Parce que dans mon perfectionnisme mal famé j’étais incapable de me pardonner. Faque là ce qui arrivait chaque fois c’était que je déconnectais, d’une façon ou d’une autre : la drogue, le sexe, la télévision, la bouffe, l’exercice, name it.
Mais pas aujourd’hui, aujourd’hui c’était la beach et le bonheur.
Mais là toute ben un espèce de dude en uniforme palestinien qui me salue : la gueule d’Arafat pis même le chapeau bleu et blanc. C’est quoi un turban, un tchador, un banc d’éléphant, je ne sais pas? Rachid, qui s’appelle, yé grand et maigre, des petites lunettes, un air d’intellectuel. Il me parle en français, Il est allé à l’école internationale française. Est-ce un libanais déguisé? Qui sait?
Il m’invite à aller à Jérusalem et en Galilée. Pourquoi? En fait si je vous le dirais, je devrais vous tuer. Mais il y avait ben de la 50 dans le cooler. Faque que ça me dérangeait pas de faire couler le sang. Tant que dans le mien y avait bien de l’alcool et du houblon j’étais content.