»Je ne suis pas digne de vivre dans cette ambivalence. Laisse-moi cacher cette faiblesse, laisse-moi m’effacer, j’en ai assez d’être poursuivi. Maudit soit le taon, l’abeille qu’est ma conscience. Ce taon me guette, m’harcèle et jamais ne me lâche. Je suis lâche, j’abandonne. Prends-moi, Ô mort ou libère-moi de ma conscience. Ce n’est que dans l’étreinte que je pourrai trouver grâce. Je sais que tu es ma seule sortie, ma seule séduite, Ô camarde thanatautique. »
Gilles Gaffgarion, Delirium malefecirum
Vieux
Je me mire,
Le miroir me rend un vieillard pantouflard
Et je regrette ma jeunesse perdue
Meurs Bibliothèque, marche ou crève
Soit un cépage de mots féconds
Ou efface mon dilemme
Rougissant sur le bord de la mer
Avant toi régnait le néant
Nu et froid comme l’acier
Nul souffle ne berçait mes nuits
Nul rêve ne portait ses fruits
J’errais en portant ma souffrance
Comme une tâche, en mal de dépendance
Je cherchais ma moitié perdue dans l’autre
Sans jamais me mouiller
Et j’ignorais jusqu’au sourire
Qui aurait pu me sauver
C’est au pied du mur que j’ai compris
L’abîme de ma maladie
Je me suis démis
Je me suis promis
Un jour je serai guéri