Pour Simon,
inspiré de la musique de Bill Conti
Au milieu de la ville, tout s’élague.
Les jours glorieux de la fondation sont lointains.
Partout les vieux entrepôts sont vidés.
La gare est devenu un bar, la rue Wellington un débit de boisson.
Les commerces locaux se meurent ou sont remplacés par des restos chics.
Ça et là les yuppies côtoient les junkies.
Je marche seul au milieu des cafés tranquilles.
Le centre d’attraction de la cité s’est déplacé.
Même l’école Mitchell va partir.
Pourtant ici tout est beau.
On médit peut-être à tort la pauvreté des hameaux centraux.
Oui, ici les chats gris sont mouillés et puent.
Derrière chaque porte délabrée on peut deviner une carence de revenu ou d’amour.
Je cours au milieu des édifices délabrés de la rue Galt ouest. Le silence enivrant de l’aube cédera bientôt sa place au brouhaha du matin.
Au milieu des graffitis, des appartements délabrés, des maisons centenaires charmantes de décrépitude, je m’enorgueillis, champion et hère solidaire de mes concitoyens.
Je porte dans mon coeur l’essence d’un combat qui commence.
Je cherche le mot qui déliera mon silence.
Je suis exigeant.
J’aimerais rendre justice à la mosaïque bigarrée de mon quartier.
Rue Alexandre, rue Gillepsie, rue Union.
Partout autour de moi des rues ou vivent les étudiants, les salariés, les bénéficiaires, les gens les plus simples du monde.
J’atteins enfin la piste cyclable.
Deux adolescents me toisent, près du marché de la gare.
Leurs regards, leurs sourires, tout est accueillant chez eux.
J’arrive sur le bord du lac, passé le train touristique.
Une église se trouve nichée de l’autre coté du bassin.
Je suis bien ici.
Serais-je revenu chez moi?
Ai-je trouvé l’arène de la vérité?
Mon combat n’est pourtant pas investit dans les réalités matérielles.
Tout ce que je peux faire, c’est toucher les gens, les inspirer, les soutenir.
Tout ce que je sais faire, c’est observer et écrire.
Mais j’ai espoir….alors que je m’essouffle sur le pont qui me reliera au Parc Jacques-Cartier.
J’ai espoir de toucher une personne, j’ai espoir que l’amour me donnera la force de témoigner du pouvoir invisible tapi en chacun de nous.
Le mot qui viendra sera libérateur.