Mémentos-Chantier
Dans la brume je discerne tout de sortes de choses, j’ai tout de sortes d’images. Une cabane de rondins, une femme bûcheronne qui vit une parole libérée. La contradiction de sa sensibilité et de sa capacité de socialiser se manifeste chaque jour.
L’auteur-contremaître n’était pas aussi travaillant. En fait, il avait son petit coté tricheur. Il passait une partie de son temps caché dans le shack des contremaîtres. Il écrivait la pionnière. Le contremaître-auteur possédait une voix qui portait au loin.
On lui prêtait une distance, une force, un talent. Lui en doutait en silence. Puis lorsque personne n’était dans le shack il reprenait l’écriture. Son collègue foreman lui avait dit que d’être bon ne suffisait pas. Il fallait vouloir. Il voulait être travaillant comme la bûcheronne.
L’auteur- contremaître avait fui sa bonne famille dans le bois. Il écrivait proprement.
Puis un jour il décida de quitter le chantier. Il voulait rentrer chez lui. Dans cette ville de son enfance. Une ville laide et pourtant nichée dans les plus belles montagnes. Une ville de gens pas toujours ouverts, mais qui lui offrait cent trottoirs vides ou inventer ses histoires. Un ville qu’il connaissait comme nulle part ailleurs. Faque il est retourné et de là il a accepté qu’il allait continuer à être un auteur-XXX.
Il voulait aimer cette ville.
Il voulait écrire.
Il voulait se souvenir.